Comment tout a commencé

Histoire

Les Broderies de Pauline - L'histoire de Pauline

Attirée par la mode, le dessin, la poterie, j’ai découvert la broderie un dimanche après-midi lors d’un atelier en famille.
Prise au jeu, c’est devenu une envie, puis un besoin qui a pris de plus de en plus de place dans ma vie. J’ai passé de nombreux week-ends à broder mes voyages, ma Provence que j’aime tant pour sa lumière et ses dégradés de couleurs. Broder à la main me transporte, un sorte de voyage calme et méditatif.
Avant de me lancer dans cette nouvelle aventure, nous tenions avec ma mère une boutique de prêt-à-porter dans le centre historique d’Avignon. J’adorais dénicher de nouvelles marques….la mode, une autre passion.

Cette première expérience m’a permis d’observer le regard que les femmes portent sur elles. J’étais là pour les conseiller, les habiller. J’adorais cette relation qui se tissait entre elles et moi. Elles me laissaient rentrer dans leur intimité. Je les remerciais de cette confiance donnée.
En parallèle de ces corps de femmes que j’ai habillé pendant plus de 5 ans, de longues conversations avec ma nièce de 10 ans ont fait naître en moi des interrogations sur le corps et notre rapport au « beau».

Les Broderies de Pauline - L'histoire de Pauline
Les Broderies de Pauline - L'histoire de Pauline

Loin des corps retouchés qui envahissent nos écrans, journaux, magazines, j’avais envie de dessiner puis de broder tous ceux que j’avais observé, habillé. Aucun n’était identique. Je tenais à leur rendre hommage, montrer leur singularité, leur force. (Tous avaient leur histoire à raconter.)

Les premières fois, ma nièce était gênée de découvrir ces formes de seins, de fesses, c’était intimidant. Sa pudeur d’adolescente parfois moqueuse était touchante. Petit à petit son regard ne portait plus de jugement. C’était un véritable corps, voilà tout ! Elle semblait s’être libérée des modèles de magazines. Plus de gêne, elle avait compris qu’il existait autant de formes et de couleurs qu’il y avait de femmes sur notre planète, qu’aucun corps n’était semblable à un autre. Que le seul lien qui unissait toutes ces morphologies était bien leur différence. Son indifférence m’a permis de réaliser à quel point il était important de faire de la place à tous ces véritables corps.

Les broderies sont exposées dans l’atelier que je partage avec ma sœur, auteure et illustratrice d’une collection jeunesse sur les insectes. Un lieu qui mêle la nature sous toutes ces coutures.